L’association Ipharmex, fondée en 1968 par André Bédat et Jean Brudon, a été la première en Europe à proposer à tous les pharmaciens et aux acteurs de l’industrie pharmaceutique de se réunir lors d’un congrès annuel pour échanger sur les pratiques et les évolutions du médicament. « C’est en son sein que s’est notamment dessinée l’informatisation progressive de la profession »,  explique Raphaël Moreau, vice-président fondateur et conseiller ordinal. Avant de clore définitivement son activité, ses représentants ont donc souhaité rester fidèles à la philosophie d'Ipharmex en allouant le solde restant du budget au financement de projets d’innovation dans le domaine pharmaceutique, à l’instar du hackathon organisé par l’Ordre.

Un engagement de tous les instants pour renforcer l’art pharmaceutique

Président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) de 1987 à 1993, Jean Brudon est une figure importante du monde pharmaceutique français. Son implication permanente en faveur de l’amélioration de la santé des patients n’avait d’égal que son intérêt pour toutes les formes d’innovations capables de renforcer les capacités de l’art pharmaceutique.

Sa fille, Pascale Brudon, pharmacienne de formation qui a occupé différents postes à haute responsabilité au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rappelle : « Il a toujours considéré le pharmacien comme, avant tout, un homme de sciences. »  C’est pourquoi, en guise d’hommage et de marque de reconnaissance envers son engagement professionnel invariablement tourné vers l’avenir, le nom de Jean Brudon a été, cette année, associé au Grand Prix du jury.

Des idées pionnières en matière de santé publique

Animé en permanence par la volonté de renforcer la capacité des pharmaciens à contribuer à l’amélioration de la santé publique, Jean Brudon a été l’un des premiers à prôner l’interdisciplinarité, à concevoir une plate-forme pour améliorer le bon usage du médicament et à se tourner vers les possibilités offertes par l’informatique. « Grand homme de parole, il accordait une grande importance aux outils de communication et au partage des connaissances entre pharmaciens et avec les autres professions médicales et paramédicales »,  confie Pascale Brudon. À ce titre, « il aurait sans nul doute été très intéressé par ce hackathon, d’autant qu’il avait déjà eu l’idée de la création de ce qui deviendra le DP dès 1989/1990 » .

Une volonté constante de rapprocher le pharmacien du patient

Un concours d’innovation auquel Pascale Brudon trouve des vertus au-delà de celles qui sont portées directement par les projets présentés : « C’est un moyen d’impliquer encore un peu plus les jeunes pharmaciens dans ce qui constitue le cœur de leur métier : la relation au patient et à la santé. Cela contribuera à renforcer, sur ces points, leur responsabilité individuelle et collective. Mon père aurait certainement aimé cela. »  Une vision qui correspond en tous points à celle que Pascale Brudon a de l’avenir de la profession. Elle appelle ainsi de ses vœux une reconcentration des pharmaciens sur leur métier de base, le médicament, tout autant qu’une plus grande coopération avec les autres professionnels de santé. Elle conclut, dans la droite ligne de l’héritage intellectuel légué par son père, que le métier de pharmacien « est une profession utile qui doit être exercée avec un grand sens de l’éthique » .