L'info du mois

Retour à toutes les actualités Imprimer A+ A-

Étude

Démographie 2014 : la profession se restructure

Légère hausse des effectifs, poursuite du vieillissement de la profession et concentration des structures d’exercice : tels sont les enseignements de l’étude de l’Ordre au 1er janvier 2015.

« À l’heure où se joue la place des pharmaciens dans le système de santé, il est important que l’Ordre analyse au mieux les données. Cette analyse non seulement autorise à agir, mais permet aussi de combattre les idées reçues », explique Isabelle Adenot, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP).

Vieillissement et faible attractivité

En 2014, l’Ordre compte 74 492 pharmaciens inscrits, soit 222 pharmaciens de plus qu’en 2013 (+ 0,29 %). Le retardement des départs à la retraite en est la principale raison.

77,6 % des 2 465 nouveaux inscrits ont moins de 30 ans, mais le vieillissement de la profession se poursuit. Désormais, l’âge moyen est de 46,6 ans, et les plus de 60 ans représentent 10 % des effectifs totaux. Plus de 2 100 pharmaciens de 66 ans et plus continuent d’exercer leur activité, dont 75 % en officine.

Dans le même temps, le taux d’évaporation* est le plus élevé jamais connu : 27,8 % des diplômés depuis moins de trois ans ne sont pas inscrits à l’Ordre, contre 26,3 % en 2013.

Mais de nombreux métiers dans lesquels exercent des docteurs en pharmacie ne nécessitent pas d’inscription à l’Ordre (certains postes en industrie, les métiers de coordination, etc.). De même pour bon nombre de confrères qui travaillent dans des réseaux de santé, des observatoire des médicaments des dispositifs médicaux et des innovations thérapeutiques (OMEDITS), etc. Une étude malheureusement non représentative, basée sur des réponses volontaires, permet de se faire une idée des directions prises par ces jeunes confrères (voir Les pharmaciens, Panorama au 1er janvier 2015, p.8).

Concentration et rationalisation

Face aux contraintes économiques, la profession continue de se concentrer et de rationaliser ses structures. Depuis 2010, le nombre de structures juridiques possédant des laboratoires de biologie médicale (LBM) a été divisé par deux. Le nombre de sociétés d’exercice libéral (SEL) exploitant entre six et vingt sites a augmenté de 30 % par rapport à 2013. Côté officinal, le nombre de SEL (8 053 en 2014) a été multiplié par plus de 20 entre 2000 et 2014.

Retrouvez dans l’infographie ci-dessous les principales évolutions de la profession, section par section.

40787 - LA DEMOGRAPHIE 2015 (infographie)_V6 15-06-2015

* Pourcentage de pharmaciens ayant obtenu leur diplôme depuis moins de 3 ans mais non inscrits à l’Ordre.

En savoir plus : Panorama de la démographie pharmaceutique au 1er janvier 2015

Limiter le taux d'évaporation en amont

Du 24 avril au 15 juillet 2014, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) a réalisé le « Grand Entretien », un sondage réalisé auprès de 3 256 étudiants en pharmacie. L’objectif ? Mener une enquête pour connaître les conditions de vie des étudiants de la filière. 82 % d’entre eux estimaient n’avoir pas acquis assez de pratique lors de leur entrée dans le monde professionnel. Pour l’ANEPF, il est nécessaire de revoir les contenus de l’enseignement, en proposant notamment aux étudiants « des cours approfondis de management d’équipe, de merchandising, de comptabilité ou de droit de la santé ». De plus, 33 % déclaraient avoir choisi la filière par défaut. Ce chiffre a augmenté avec la réforme de la première année commune aux études de santé (PACES). Pour l’association, il faut mieux sensibiliser les lycéens à la filière à l'aide d'un guide des professions pharmaceutiques, de kits d’orientation, etc.). L’enjeu de ces réflexions est de réduire à terme le taux d’évaporation.