La France se mobilise avec un plan interministériel
L’antibiorésistance est un enjeu majeur de santé publique : agir devient une priorité. En France, une nouvelle feuille de route interministérielle a été annoncée fin novembre.
Près de 158 000 infections par des bactéries multi-résistantes se développent chaque année en France, dont 12 500 sont fatales*. À l'occasion de la journée européenne de sensibilisation à l'usage des antibiotiques, le 17 novembre dernier, Marisol Touraine a affiché un premier objectif sur trois ans de faire reculer le nombre de décès dus à ces infections à moins de 10 000 par an. La ministre des Affaires sociales et de la Santé a présenté une stratégie en quatre axes, inspirée des préconisations du rapport Carlet et du travail du Pr Christian Brun-Buisson dans le cadre du comité interministériel de la santé .
Consommation d’antibiotiques – chiffres
En 2015, 786 tonnes d’antibiotiques destinés à la santé humaine et 514 tonnes d’antibiotiques destinés à la santé animale ont été vendues en France. En santé humaine, plus de 90 % des antibiotiques sont consommés en médecine de ville et 7 % en établissements de santé.**
Sensibiliser le grand public
Des programmes d'éducation pour la santé et des campagnes de communication, à l’image de celle qui sera lancée en 2017 par la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), devraient permettre de mieux sensibiliser le public.
Promouvoir le bon usage
Les prescriptions seront mieux encadrées pour promouvoir le juste usage des antibactériens en santé humaine et animale, et la formation des professionnels sera également renforcée. La ministre réfléchit par ailleurs à une généralisation de la dispensation à l’unité des antibiotiques.
Soutenir la recherche et l'innovation
330 millions d'euros seront mobilisés sur cinq ans pour la recherche et le développement en matière de produits de santé visant à lutter contre l'antibiorésistance.
Renforcer la surveillance
Le plan prévoit d’améliorer la lisibilité de la politique nationale de surveillance de l’antibiorésistance et des consommations antibiotiques et de ses résultats, et de développer de nouveaux indicateurs et outils de surveillance par une meilleure exploitation des bases de données.
Enfin, la France portera ces objectifs au niveau international, comme elle l'avait déjà fait en 2015 auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’adoption du plan mondial contre la résistance aux antimicrobiens.
* « Morbidité et mortalité des infections à bactéries multi-résistantes aux antibiotiques en France en 2012 », étude Burden BMR, rapport, juin 2015.
** « Consommation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques en France : nécessité d’une mobilisation déterminée et durable », ANSM-Santé publique France – Anses, novembre 2016.
| La HAS diffuse des fiches sur les infections respiratoires et les infections urinaires Dans le cadre de la lutte contre l'antibiorésistance, la Haute Autorité de santé (HAS) publie, en partenariat avec la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), six fiches mémo sur les infections respiratoires hautes les plus fréquentes (rhinopharyngite, angine, otite de l'enfant et de l'adulte) et trois fiches sur les infections urinaires de la femme et de la femme enceinte (cystite aiguë simple, à risque de complication ou récidivante, pyélonéphrite aiguë, colonisation urinaire et cystite chez la femme enceinte). Ces fiches, destinées aux prescripteurs, proposent une synthèse des éléments permettant de déterminer la nécessité ou non d'un recours à un antibiotique et de choisir la molécule et la posologie appropriées (dose et durée). Pour les pharmaciens dispensateurs, elles peuvent constituer un support utile pour l’analyse pharmaceutique des ordonnances et/ou les conseils aux patients. Pour consulter ces fiches : • Rhinopharyngite aiguë et angine aiguë de l’adulte • Rhinopharyngite aiguë et angine aiguë de l’enfant • Otite moyenne aiguë purulente de l’adulte • Otite moyenne aiguë purulente de l’enfant de plus de 3 mois • Cystite aiguë simple, à risque de complication ou récidivante de la femme |
Victime d’une agression ? Déclarez-le à l’Ordre !
Vous avez subi une agression physique ou verbale ? Quelle que soit votre section, pensez à en informer l’Ordre à l’aide des fiches de déclaration. Vous contribuerez ainsi à prévenir l’insécurité des pharmaciens.
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Au 14/12/2016
