Et maintenant, que va-t-il se passer concrètement ?
L’adoption du PLFSS laisse maintenant place à une nouvelle étape : celle de la définition du cadre de l’expérimentation et de sa mise en œuvre.
Comme indiqué à l'article 66 du PLFSS 2017 : « Un décret fixe les conditions d’application du présent article, notamment les conditions de désignation des officines des régions retenues pour participer à l’expérimentation, les conditions de formation préalable des pharmaciens, les modalités de traçabilité du vaccin, les modalités de financement de l’expérimentation et les modalités de rémunération des pharmaciens. »
Qui pourra participer à l’expérimentation ?
Le décret limitera très probablement l'expérimentation à quelques régions qui seront vraisemblablement choisies sur des critères croisés (couverture vaccinale plus faible, territoire de soins numérique…).
Tous les pharmaciens des régions expérimentales seront-ils obligés de vacciner ?
Non ! Cette expérimentation sera bien évidemment basée sur le principe du volontariat. Seuls les pharmaciens qui souhaiteront entrer dans le dispositif et qui répondront aux exigences fixées par décret pourront vacciner.
Quelles sont les conditions envisagées pour pouvoir vacciner ?
Aujourd’hui, elles ne sont pas encore fixées.
À l’évidence, la formation est le socle le plus attendu des pharmaciens tentés par la future expérimentation. L’objectif de la formation est bien sûr d’apprendre le geste vaccinal, mais au-delà, la formation a aussi vocation à permettre au pharmacien de répondre aux questions que peuvent poser les personnes à l’occasion du geste vaccinal. De façon générale, la formation permettra aux pharmaciens de renforcer leur rôle dans la prévention et d’augmenter leur implication dans la politique vaccinale.
Les organismes de formation devront respecter un « cahier des charges ». Celui-ci sera au préalable validé par les autorités sanitaires.
Il est pour l’instant envisagé que la formation soit dispensée sur une journée et proposée dès le printemps prochain. Les pharmaciens des régions concernées par l’expérimentation devront être formés en priorité.
La conférence des doyens a confirmé que la formation initiale serait, elle aussi, progressivement adaptée afin de permettre de former directement les futurs pharmaciens.
Une procédure de prise en charge du patient devra être respectée par le pharmacien (traçabilité, information du médecin traitant du patient vacciné…).
Les locaux devront disposer d’un espace de confidentialité.
Un accompagnement des pharmaciens volontaires sera-t-il prévu ?
Les pharmaciens souhaitant s’engager dans cette expérimentation seront accompagnés tout au long de leur démarche. Des documents seront spécifiquement conçus pour les guider.
Et du point de vue financier ?
Les syndicats représentatifs de la profession travaillent sur ce point.
En effet, « l’administration par les pharmaciens du vaccin dans les conditions mentionnées au premier alinéa est financée par le fonds d’intervention régional prévu à l’article L. 1435-8 du code de la santé publique.
Pour la mise en œuvre de l’expérimentation, il peut être dérogé aux règles de facturation et de tarification mentionnées aux articles L. 162-16-1 et L. 162-38 du code de la sécurité sociale en tant qu’elles concernent les honoraires et rémunérations dus aux pharmaciens par les assurés sociaux et par l’assurance maladie ».
L'essentiel du nouveau cahier thématique "Coopération interprofessionnelle"