L’indépendance est un sujet de la plus haute importance car elle fonde la confiance du public, a insisté Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre. Et toutes les juridictions, y compris la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), on établi un lien étroit entre le niveau de l’indépendance professionnelle que les pharmaciens devaient détenir et celui de la qualité du système de soins.

Pour autant, rester indépendant dans ses actes quotidiens n’est pas toujours facile face aux pressions économiques ou à celles de sa hiérarchie. C’est ce qu’ont montré les exemples mis en avant par les présidents de chaque section au cours de ce débat : contreparties exigées d’une officine par un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), pressions sur un pharmacien responsable pour éviter un rappel de lots, différences de traitement entre « petits » et « gros » clients par un distributeur en gros en cas de contingentement, différends entre titulaire d’officine et adjoint sur des délivrances ou refus de délivrance, clauses d’associés ou de règlement intérieur entraînant de fait une perte d’indépendance personnelle, gérant de pharmacie à usage intérieur (PUI) poussé à ignorer la législation pharmaceutique…

Ces situations, prises parmi maints cas réels, s’avèrent toujours compliquées à gérer pour le pharmacien concerné. Pour autant, il faut tenir bon, a exhorté Isabelle Adenot : « Car si le pharmacien perd son indépendance, il perd aussi son statut de professionnel de santé en faisant passer les interêts des patients après d’autres pour beaucoup. » D’où un message commun de tous les présidents de sections : « En cas de doutes ou de difficultés, rapprochez-vous de vos conseillers ordinaux. »

« L'indépendance est l'affaire de chaque pharmacien. Il doit toujours pouvoir dire NON si besoin. C’est la base de la confiance du public. » (Isabelle Adenot)

Une brochure sur l’indépendance professionnelle va être prochainement mise à disposition. Nous reviendrons sur ce sujet dans une lettre électronique.