L'info du mois

Les États-Unis (depuis 1995) ont été suivis par de nombreux États tels que le Royaume-Uni (2002), le Portugal (2007), l’Irlande (2011), la Suisse (2012), les Philippines (2014), l’Australie (pilote en 2014) ou encore la Colombie-Britannique, l’Alberta et le Nouveau-Brunswick au Canada.

Focus sur la grippe saisonnière

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) estime à 40 000 par an le nombre de morts prématurées en Europe pour des raisons liées à la grippe saisonnière. Une recommandation du Conseil de l’Union européenne a fixé à 75 % l’objectif de vaccination des plus de 65 ans.  Premier enseignement des exemples étrangers, elle permet l’immunisation de nouveaux patients sans entrer en compétition avec les autres circuits de vaccination ni affecter la relation médecin-patient : 13 % de primo-vaccinés contre la grippe à l’officine au Portugal lors de la première saison de vaccination en pharmacie (2008-2009)*, 24 % en Irlande pour la troisième saison (2013-2014), dont 85 % de populations à risque**…

L’OMS et le GPUE favorables

L’expérience irlandaise a été saluée en mai dernier à l’assemblée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les retours d’expérience anglais sont à l’avenant, avec par exemple une couverture antigrippale des plus de 65 ans passée de 59 % en 2005 à 76 % en 2008 dans les quartiers de City and Hackney (Londres).   20 % des patients vaccinés en officine se faisaient vacciner pour la première fois (Sheffield saison 2012/13).  

À la lumière des études réalisées dans les pays qui ont mis en œuvre la possibilité de certaines vaccinations en officine, le Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPUE) confirme que l’apport de l’officine s’ajoute à l’effort collectif. Il appelle ainsi à une implication accrue des pharmaciens européens dans ce domaine. En général, 30 à 50 % des pharmaciens d’officine se lancent dans l’action dans les pays où c’est autorisé, après une formation particulière. Des conditions de locaux sont également requises. Selon les pays, les modalités sont diverses : vaccins et personnes concernés, formations requises pour les pharmaciens ou encore méthodes de transmission d’informations aux médecins.

Pour l’Ordre, l’atout du réseau de proximité des pharmacies d’officine laisse entrevoir le bénéfice que pourrait en tirer la santé publique dans notre pays. La France connaît en effet une couverture vaccinale contrastée, estime l’Institut national de veille sanitaire (InVS) : bonne chez les jeunes enfants, défaillante chez les adultes ou contre la grippe…, et ce, dans un climat de défiance d’une partie de la population vis-à-vis des vaccins.

Le DP-Vaccination pour 2015 ?

En attendant, l’Ordre prépare le déploiement du Dossier Pharmaceutique (DP)-Vaccination qui devrait intervenir mi-2015. Concrètement, un décret devrait porter l’historique des dispensations au patient à 21 ans pour les vaccins, ce qui permettrait aux pharmaciens de prévenir les patients des rappels à effectuer. Cette nouvelle fonctionnalité est indépendante du projet de loi sur l’administration des vaccins.

* Source : Associação Nacional das Farmácias (ANF).

** Source : The Irish Pharmacy Union (IPU).