En février 2016, l’Ordre décidait d’initier cette aventure d’innovation technologique. L’objectif était de mettre à profit les données du DP pour faire émerger des solutions digitales et de nouveaux services innovants répondant aux besoins des pharmaciens, des patients et du grand public. Pendant plusieurs semaines, 117 équipes et 268 participants ont mis en commun leurs compétences pour concevoir des applications digitales à la fois utiles, simples d’utilisation et répondant aux normes de sécurité et de confidentialité en vigueur. Des candidats qu’Isabelle Adenot a chaleureusement congratulés pour leur engagement et leur créativité : «  Grâce à vous tous, une évidence se profile. Les données du DP devront un jour ou l’autre et dans certaines conditions être disponibles non seulement aux professionnels de santé mais aussi aux patients. C’est le sens de l’histoire . »

La révolution numérique en marche

À l’assistance, la présidente a précisé la vision que l’Institution porte sur l’innovation technologique en santé. «  L’innovation est plus qu’une exigence. C’est une évidence.  L’histoire de la pharmacie est jalonnée de progrès techniques et industriels spectaculaires. Au fil du temps, nous sommes passés de la cueillette à la culture, l’extraction, la synthèse et les biotechnologies. Et ces immenses progrès pharmaceutiques ont bouleversé la médecine. L’e-santé et la m-santé* induisent aujourd’hui une nouvelle manière de concevoir le soin pharmaceutique dans la prévention et le suivi des maladies, en bouleversant la relation patient/soignant. » 

Et d’ajouter : « Tous ces outils et applications génèrent des données. Leur exploitation modifiera les politiques de santé, les parcours de soins et les pratiques professionnelles. »  La présidente a souhaité rappeler que « le DP a été déployé en à peine quelques années à près de 35 millions de Français, accessible dans la totalité des officines, dans près de 10 % de pharmacies à usage intérieur et bientôt aux médecins des établissements de santé ».

Aux confrères présents, Isabelle Adenot a annoncé que « ces innovations s’inviteront de plus en plus au comptoir des officines, dans les pharmacies hospitalières, dans les laboratoires de biologie médicale, et vont profondément modifier la pratique des pharmaciens, par le partage d’informations et l’aide à la décision ».

Innover oui, mais à bon escient et de façon raisonnée

Pour Isabelle Adenot : « Comme les médicaments, ces outils et applications ont des bénéfices et des risques. Ils ne sauraient se déployer contre la liberté de l‘individu. » Et la présidente d’insister notamment : « Je ne peux donc qu’être attentive à l’utilisation qui peut être faite des données de santé collectées, et appeler à la plus grande vigilance à cet égard. Il s’agit ici de données personnelles de santé, qui sont par nature sensibles, et dont il convient d’assurer la parfaite confidentialité. »  

En conclusion, la présidente a choisi de reprendre une formule célèbre qui résume l’esprit d’une telle opération : « À tous ceux qui hésitent et redoutent de franchir le pas, je rappellerai le mot célèbre de Victor Hugo : ”Oser ; le progrès est à ce prix” »,  a-t-elle conclu. 

* Le terme « m-santé » illustre un nouveau moyen d’obtenir des informations liées à la santé à travers l’utilisation des technologies mobiles (smartphones, tablettes, objets connectés, etc.).