Le rapport est entaché par des erreurs dont le nombre et l’ampleur sont édifiants et oblige à se poser la question du sérieux du travail de l’IGF

Au-delà de ce problème majeur et absolument central sur le pouvoir d’achat à redonner aux Français, c’est plus généralement toute l’annexe du rapport IGF qui est constamment entachée de données ou d’affirmations inexactes, de contradictions, d’études à la méthodologie non dévoilée, et aux panels non représentatifs.

 

Des choses qui, admettons-le, caractérisent un travail extrêmement limite s’agissant d’un corps d’élite de l’administration française. Il va falloir reprendre la copie.

Un exemple frappant : l’IGF indique dans son rapport, qui a été remis au gouvernement en mars 2013, que les médicaments non remboursables ont un taux de TVA de 5,5 % alors que la loi de finances rectificative pour 2011 avait porté ce taux à 7 %. Il faut être un peu négligent pour ne pas se souvenir de telles évolutions quand on est inspecteur des finances. Pas étonnant qu’on juge que les médicaments voient leur prix augmenter, si cela résulte d’une hausse de la TVA. Que les inspecteurs des finances sachent qu’ils pourront prendre conseil auprès de leur pharmacien s’ils ont des problèmes de concentration ou de mémoire.

Autre exemple : parmi les questions que l’Ordre se pose figure celle de la signification du « nombre d’unités légales ». En 2010, l’IGF indique 25.107 unités légales. Or en 2010, il y avait 22.386 officines. Cela fait quand même une différence de plus de 10% avec les chiffres utilisés par l’IGF. Heureusement que les pharmaciens ne se trompent pas de 10% dans les dosages des médicaments des Français.

Sur le point très spectaculaire des revenus des pharmaciens : l’IGF indique que 5.504 entreprises sont imposées à l’IS (tableau 5, données fiscales sur les unités légales du secteur en 2010). Or, pour analyser les revenus des pharmaciens associés qui travaillent dans ces « unités légales », l’IGF indique qu’elle a analysé les dossiers fiscaux du «premier associé » de 22 pharmacies choisies aléatoirement dans les départements des Hauts-de-Seine et d’Indre-et-Loire. C’est sur la base de ces 22 pharmacies qu’elle a calculé des revenus médians des pharmaciens associés. Où les inspecteurs de l’IGF ont-ils appris les statistiques pour considérer qu’un échantillon de 22 pharmacies est représentatif d’un groupe de 5.500 ?

L’IGF indique par ailleurs dans le rapport que la rentabilité moyenne des pharmacies en 2010 était proche de 7% et varie très peu en fonction du chiffre d’affaires (en 2010, le taux de rentabilité moyen de l’économie française était de 8%). Et indique que les revenus des pharmaciens sont très majoritairement issus de médicaments à prix fixés, prix par ailleurs en constante baisse. En 2012, un pharmacien titulaire sur quatre a un revenu inférieur à 39 000 euros brut annuels. Là encore, nous mettons l’IGF au défi d’entrer dans un exercice contradictoire.

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54%* des Français sont opposés à la vente hors pharmacie, en grande surface par exemple, de médicaments, fussent-ils non remboursables ou à prescription facultative.

 

*Selon une étude CSA pour Les échos (8/08/14)

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