Grossistes-répartiteurs : un maillon indispensable
À la question « La répartition, dans son statut actuel, demeure-t-elle un échelon nécessaire à la distribution du médicament à usage humain et dans quelle mesure ? », l’ONP répond que les grossistes-répartiteurs constituent un échelon essentiel de la chaîne pharmaceutique, étant investis d’une mission de santé publique.
Les grossistes-répartiteurs doivent en effet assurer un approvisionnement rapide et continu en médicaments sur l’ensemble du territoire national, offrant un égal accès aux médicaments et permettant de répondre à la liberté de prescription des médecins. Leur rôle de régulateur et leur obligation de se fournir en médicaments de qualité contribuent pleinement à la fiabilité et à la sécurité de la distribution en ville.
Ce que l’Autorité de la concurrence estime donc être des contraintes qui « représentent un coût conséquent pour ces acteurs et peuvent dès lors être considérées comme constituant des barrières à l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs » (point 330) sont des impératifs justifiés par des raisons de protection de la santé publique et proportionnés à l’objectif poursuivi.
Missions et responsabilités du grossiste-répartiteur
Ainsi, le grossiste-répartiteur :
- dispose d’un assortiment de médicaments comportant au moins les 9/10es des spécialités pharmaceutiques commercialisées permettant de satisfaire à tout moment la consommation de sa clientèle habituelle durant au moins deux semaines ;
- est en mesure d’assurer la livraison quotidienne sous 24 heures de toute commande de spécialités pharmaceutiques passée avant le samedi 14 heures, aux pharmaciens d’officine de son territoire de répartition déclaré ;
- effectue des astreintes pour répondre aux besoins urgents en médicaments en dehors des jours d'ouverture généralement pratiqués par les grossistes-répartiteurs sur leur territoire de répartition ;
- tout comme les établissements pharmaceutiques, doit obtenir une autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et a l’obligation de fonctionner conformément aux bonnes pratiques de distribution qui lui sont applicables.
Les grossistes-répartiteurs distribuent plus de 30 000 références, dont plus de 9 500 spécialités pharmaceutiques. Les prescripteurs pouvant prescrire parmi l’ensemble de ces présentations disponibles, les pharmaciens d’officine doivent pouvoir se les procurer en moins de 24 heures. Si certains médicaments sont d’un usage courant et représentent des volumes importants, d’autres sont délivrés en toute petite quantité. Chaque année, 750 millions de lignes de commandes, pour près de 2 milliards de boîtes, sont distribués. Il est à noter que les lignes de commande des pharmaciens d’officine ont un « poids » moyen de 1,2 unité, et certaines spécialités sont distribuées à moins de 25 unités par mois sur l’ensemble du territoire.
Le répartiteur regroupe en moyenne les produits de plus de 18 laboratoires différents. À l’évidence, il semblerait très compliqué pour le pharmacien d’officine de s’organiser pour pouvoir commander en direct ces produits. Il est également important de souligner que les grossistes-répartiteurs possèdent en France un stockage « tampon » d’une valeur estimée à 1 milliard d’euros.
Toute l’excellence du service des grossistes-répartiteurs est donc de répondre avec la même réactivité à toute demande, y compris unitaire, des pharmaciens d’officine. Cette réactivité permet in fine de répondre à la liberté de prescription des médecins. Les médecins n’ont pas à se préoccuper de l’accès aux médicaments, même de ceux peu utilisés. Sauf rupture d’approvisionnement, ils savent que, partout en France, leurs patients pourront se procurer le médicament prescrit.