Des risques graves, des responsabilités lourdes

Des risques graves

L’Ordre ne peut qu’être respectueux de la loi. Pour autant, sa mission de santé publique l’oblige à rappeler avec vigueur les risques majeurs du commerce électronique des médicaments.


 

 

1. La délivrance électronique ne permet pas l’usage de la carte Vitale qui n’a jamais si bien mérité son nom : il devient en effet impossible d’accéder avant la délivrance au Dossier Pharmaceutique que plus de 24 millions de français ont déjà adopté. Accès qui permet d’effectuer l’analyse des redondances et des interactions de substances actives ;

 

2. Il est contradictoire de vouloir lutter contre la surconsommation médicamenteuse et de favoriser des sites à finalité essentiellement commerciale et non de santé publique ;

 

3. Cette surconsommation potentiellement iatrogène est inéluctable : le patient consommateur sera incité à acheter en quantité pour éviter les frais de port alors que le pharmacien doit s’appliquer, comme l’impose son code de déontologie, à ne délivrer que les quantités strictement utiles ;

 

4. Internet menace gravement une des dimensions essentielles des professions de santé : la confidentialité. Là où le Dossier Pharmaceutique est crypté, l’échange d’e-mails ne l’est pas : ce médicament est contre-indiqué pour une femme enceinte. Etes-vous enceinte…?

 

5. Ce ne sont pas les médicaments proposés en ligne par les pharmaciens qui seront contrefaits, ce sont les pharmacies qui seront falsifiées. La prolifération de sites vendant tout et n’importe quoi en matière de santé et parapharmacie, sous des dehors pseudo pharmaceutiques, met en danger les patients qui ne se repèreront pas dans cette jungle électronique. Tous les labels peuvent être  falsifiés ;

 

6. La délivrance par Internet complexifie les contrôles à réaliser et rend plus difficile la vérification du respect des règles professionnelles.

 

L’autorisation de vente en ligne était peut-être juridiquement inéluctable mais elle est sanitairement inopportune et dangereuse pour la santé publique, aussi longtemps que ces périls ne seront pas jugulés. L’Ordre se battra pour qu’ils le soient.