15 octobre 2014 • #47

L'info du mois
Conférence

Rapport IGF : une première étape est franchie, une deuxième séquence décisive se profile à présent. La vigilance de l’Ordre restera pleine et entière.

Souvenez-vous, en juillet, les professions réglementées avaient été traitées de « voleuses » et accusées de détourner le pouvoir d’achat des Français, de bénéficier d’un monopole néfaste aux patients.

 

L’Inspection générale des finances (IGF), dans son rapport caché, formait le projet de permettre la vente des médicaments à prescription médicale facultative (PMF) en dehors des pharmacies ; de permettre une totale liberté d’installation des officines sur le territoire mettant en cause l’excellent maillage actuel ; d’ouvrir le capital des sociétés d’officine et de biologie à divers acteurs économiques ; de créer des plates-formes de vente sur Internet.

Depuis le 10 juillet, la profession a été totalement mobilisée, et je veux rendre ici hommage à tous les pharmaciens. En dépit d’un climat de défiance envers notre profession, nous avons su garder notre sang froid, et continuer à servir une population qui a besoin de nous.

Aujourd’hui, à l’issue de la conférence de presse du ministre Emmanuel Macron, chacun remarquera déjà que le ton a changé, que ce ton est redevenu respectueux à notre endroit.

Notre travail collectif et opiniâtre depuis trois mois, la mobilisation de la profession le 30 septembre, ont permis de faire la preuve de l’efficacité du monopole au bénéfice des patients et celui-ci n’est plus remis en cause !

Nous sommes une profession de santé et cela justifie que nos sujets soient traités par le ministère de la Santé, et sur ce point aussi nous avons été entendus. Tout ce qui concernera notre profession passera par la loi de santé de Madame Touraine. Si cela ne préjuge en rien du point d’arrivée, c’est un symbole fort contre les tentatives de banalisation de notre profession.

Il est évident que la vigilance de l’Ordre demeure et demeurera pleine et entière.

Premier point  : il est question de simplifier les règles d’installation des officines : l’Ordre est opposé au démantèlement irraisonné de ces règles. Rien ne doit compromettre le bon approvisionnement de la population en médicaments et la cohérence du maillage territorial. Par ailleurs, chacun parmi nous a conscience de l’importance de ces règles dans l’exercice de la profession.

Deuxième point  : l’ouverture du capital « aux professionnels » est une formule bien trop floue pour nous rassurer.

Troisième point enfin  : la vente sur Internet. Le ministre a certes indiqué qu’elle serait réservée « aux pharmaciens, et aux seuls pharmaciens » mais l’évolution envisagée n’est pas précisée au-delà de ce qui a été dit, c’est-à-dire « ouvrir et simplifier les règles de vente sur Internet ».

Sachez que, sur tous ces points, l’Ordre a sans tardé manifesté sa demande à la ministre chargée de la Santé d’une rencontre dans les plus brefs délais avec l’ensemble des représentants de la profession.

La profession a été unie et a réussi à faire valoir ses arguments, et nous devrons continuer. Si le monopole est préservé, d’autres fronts demeurent ouverts.

 

Isabelle Adenot,

Président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens

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