Qu’est-ce qui vous a séduit dans la notion de territoire ? 

Après la chute du Mur de Berlin, avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et l’accélération des transports, on a pu croire que le temps de l’homogénéité des territoires était venu et que la notion d’espace était révolue.

En réalité, il n’en est rien. Au contraire, on a superposé de nouvelles nomenclatures d’organisation de cet espace, créant un « mille-feuille » où il devient difficile de s’y retrouver. Les découpages artificiels se cumulent, entre quartiers, communes, agglomérations… Ces villes sont en concurrence sauvage pour capter les espaces, les hommes et les femmes, les équipements… Chacune revendiquant par ailleurs une autonomie accrue en réponse au surendettement des Etats. Il nous faut donc aujourd’hui réinventer la notion de territoire, la repenser sous le prisme de la citoyenneté en s’appuyant sur des valeurs de partage, d’échange et de solidarité.

Comment ces idées s’illustrent-elles dans le domaine de la santé, et dans les métiers de la pharmacie ?

La question de l’espace, de son organisation en termes de ressources et de réponses aux besoins, est de plus en plus prégnante dans le monde de la santé. C’est d’autant plus vrai pour les pharmaciens qu’ils incarnent plus que jamais les attentes des Français en matière de service public de santé de proximité. Les pharmaciens ayant par ailleurs des exigences de qualité et de sécurité, il faut donc concevoir des territoires de santé permettant de concilier ces trois objectifs. La Journée de l’Ordre sera l’occasion d’alimenter le débat et de nourrir une réflexion commune.

 Pour en savoir plus, cliquez ici

* Auteur, notamment de “Sur la route du papier” (Stock)

Photographie ©Bernard Matussière