Officine L'IGAS publie son rapport sur la rémunération, les missions et le réseau des pharmaciens d'officine
Saisie en février par le ministre de la Santé pour revoir la rémunération des pharmaciens d’officine, l’Inspection générale des affaires sociales a rendu sa copie mercredi 29 juin. Réseau, actes pharmaceutiques, nouveau mode de rémunération, vente sur Internet… Le rapport redessine le paysage des pharmaciens officinaux. Décryptage.
La mission s’avérait délicate. Il s’agissait de proposer une évolution du mode de rémunération des médicaments, d’identifier des missions de service public de nature à bénéficier d’une rémunération directe et d’identifier les outils nécessaires à l’optimisation du réseau. Le tout, sans surcoût pour l’Assurance maladie. L’IGAS, propose 37 recommandations.
L’IGAS salue la mise en place par l’Ordre du Dossier Pharmaceutique (DP) qu’il considère comme un outil professionnel incontournable capable « d’élargir le contrôle de la seule ordonnance aux médicaments délivrés sur la période récente
.» Le DP est également préconisé en accompagnement de nouvelles missions. Ces propositions qui portent sur l’exercice professionnel et les nouvelles missions de santé des pharmaciens sont globalement en phase avec les positions de l’Ordre national des pharmaciens.
Au chapitre de « l’optimisation du réseau », les inspecteurs de l’IGAS militent en faveur d’un réseau moins dense, surtout dans les centres urbains. Ils proposent donc de geler les créations et d’encourager « une dynamique de regroupements » par un accompagnement particulier.
En revanche d’autres recommandations sont moins consensuelles.
L’IGAS souhaite que les effets d’une ouverture partielle du capital aux non-pharmaciens soient étudiés. L’Ordre national des pharmaciens estime pour sa part que des solutions internes à la profession doivent être trouvées. Il est notamment favorable à la création des SPFPL (Sociétés de participations financières de profession libérale) tant attendues par la profession. A cet effet il a prévu d’organiser une concertation avec les syndicats représentatifs de la profession.
La mission évoque également la vente sur Internet de médicaments à prescription médicale facultative, voire plus. L’Ordre note que les rapporteurs n’arrivent pas à un consensus entre eux. Et pour sa part, il n’a de cesse de relever que la vente sur Internet est un des moyens qui développe la contrefaçon, reconnue comme une menace par la commission européenne, et que le maillage de proximité ne justifie pas le recours à Internet.
En tout état de cause, le rapport de l’IGAS ne constitue qu’une étape. Il incombe désormais au Ministre de la Santé d’entamer des discussions avec les syndicats et l’Ordre, pour ce qui relève de ses missions.