Rôle de l'Ordre : oui à l’évaluation des pratiques professionnelles, non à l’inscription des docteurs en pharmacie n’exerçant pas dans des structures pharmaceutiques

Rôle de l'Ordre

À la question « La mission de conseil et de suivi d’observance est très difficilement évaluable puisqu’il n’existe pas d’outil permettant d’apprécier la réalité concrète du travail officinal sur ce plan. Comment contrôler, voire renforcer le rôle du pharmacien conseil ? Le CNOP pourrait-il jouer un rôle ? », l’Ordre répond qu’il reste ouvert à toute évolution souhaitée de ses missions en matière d’organisation de l’évaluation des pratiques professionnelles.

 

Les pharmaciens ont un rôle de conseil, et l’ONP rejoint l’Autorité de la concurrence dans son vœu de viser l’excellence. Les pharmaciens ont conscience des responsabilités sur la délivrance des médicaments qui leur est réservée.

Une solide formation complétée par le DPC

Pour cela, au-delà de leur solide formation initiale, ils se forment régulièrement. Les statistiques des organismes de formation l’attestent ainsi que les fréquents sondages qui relatent la satisfaction du public envers la profession.

Lorsque l’Autorité de la concurrence écrit que « la concurrence entre officines se fera sur la compétence, les connaissances, la qualité de la prise en charge du patient, l’accompagnement et l’accueil »,  l’ONP estime que c’est déjà le cas, et le public dispose d’une totale liberté de choix et en use tout à fait légitimement.

L’ONP, par toutes ses actions, œuvre au quotidien à l’amélioration des pratiques professionnelles et reste ouvert à toute évolution souhaitée de ses missions en matière d’organisation de l’évaluation des pratiques professionnelles, notamment sur le conseil des patients sans ordonnance.

Pour accompagner la volonté de performance professionnelle des pharmaciens, l’ONP s’engage aux côtés de nombreuses organisations, tels les sociétés savantes, les syndicats représentatifs de la profession et les organismes de formation, sans compter les autorités sanitaires, telle la Haute Autorité de santé (HAS) qui diffuse régulièrement des recommandations.

 

Les actions de l'ONP

Ainsi, l’ONP :

- diffuse au travers de ces publications et/ou sur l'Espace pharmaciens du site Internet des recommandations :

  • mise en ligne, en 2013, du code de déontologie commenté ;
  •  création, en 2007, d’un site d’autoévaluation, Eqo.fr (Évaluation Qualité Officine), pour accompagner le pharmacien d’officine et son équipe dans leur démarche de qualité auprès des patients ;
  •  création, en 2012, du site Pharmavigilance.fr, site Internet exclusivement dédié aux vigilances sanitaires,  pour encourager et faciliter les déclarations de pharmacovigilance ;
  •  mise en œuvre du DP, à partir de 2009, outil professionnel qui permet d’améliorer le conseil des pharmaciens du fait de la connaissance des médicaments déjà délivrés aux personnes qui ont souhaité avoir un tel dossier (près de 30 millions à ce jour) ;
  •  contribution active aux travaux menés par la HAS sur la certification des logiciels d’aide à la dispensation des pharmaciens, devant intervenir en 2015.

 

- contrôle annuellement, et ce dès la phase transitoire instaurée pour l’année 2012, le suivi de l’obligation annuelle du développement professionnel continu (DPC) des pharmaciens. En 2013, tous les pharmaciens ont ainsi personnellement reçu une lettre les incitant à suivre leur DPC.

 

Le déploiement du DPC va considérablement changer l’évaluation des pratiques professionnelles des pharmaciens. En effet, il ne s’agit plus de formation continue, mais d’évaluation des pratiques professionnelles en sus de l’acquisition de connaissances.  Déjà, de nombreux organismes de formation continue avaient anticipé cette évolution, et la quasi-totalité d’entre eux propose pour chaque formation une évaluation des pratiques, puis une acquisition des connaissances, puis à nouveau une évaluation des pratiques.

Dans la continuité des actions déjà engagées par la profession, tel le déploiement d’un pharmacien référent assurance qualité (PRAQ), l’ONP présentera très prochainement, lors de la semaine sur la sécurité des patients, de nouveaux outils, dont certains permettront de répondre aux attentes des pharmaciens (et de l’Autorité) en matière d’évaluation de leurs pratiques et d’amélioration de conseil.

 

Pas de docteurs en pharmacie inscrits sans remplir les conditions d'exercice

Sur la proposition « de création d’une nouvelle section de l’Ordre des pharmaciens, spécifique aux diplômés en pharmacie travaillant hors officine mais vendant des médicaments, afin de leur appliquer le code de déontologie »,  l’ONP répond que l’application du seul code de déontologie à des docteurs en pharmacie qui vendraient des médicaments en dehors d’une officine ne suffirait pas pour assurer une pleine sécurité sanitaire, dès lors que les règles attachées à la dispensation du médicament et au contrôle pharmaceutique ne figurent pas toutes dans ce code. En effet s’y ajoutent les diverses règles professionnelles et les bonnes pratiques, qui forment un tout indissociable pour garantir la sécurité du patient.

Par ailleurs, la plupart des devoirs issus du code de déontologie serait inapplicable à un docteur en pharmacie employé d’une GMS car ils emportent un exercice professionnel dans une structure pharmaceutique (ex : l’indépendance professionnelle, les règles de sécurité sanitaire, et notamment l’abondement du DP, la pharmacovigilance, les retraits de lots, le suivi de son DPC…).

Dès lors, l’Ordre ne perçoit pas l’intérêt d’accueillir une population de docteurs en pharmacie qui ne remplirait pas pleinement les conditions d’exercice de la pharmacie pour être inscrite, travaillant au sein de structures n’ayant aucun objectif d’ordre pharmaceutique et ne remplissant aucun des devoirs professionnels auxquels les pharmaciens sont astreints.